Évaluation de l'effet d'un traitement d'activation comportementale chez des militaires souffrant de blessures de stress opérationnel

Abstract

La majorité des militaires des Forces armées canadiennes ont vécu au moins une expérience de déploiement au cours de leur carrière. Ceux-ci présentent davantage de symptômes de blessure de stress opérationnel (BSO) comparativement à ceux n'ayant pas vécu le déploiement. À la base militaire de Valcartier, le groupe ASSO et activation comportementale a pour objectif de diminuer les symptômes liés à la BSO par le biais de deux composantes, soit la psychothérapie et l'activation comportementale. Cette dernière vise à améliorer la santé mentale de l'individu en augmentant l’engagement dans des activités associées à un sentiment de plaisir et en diminuant l’engagement dans des comportements qui maintiennent les affects négatifs. Cette étude vise à connaître les effets de la thérapie de groupe ASSO et activation comportementale auprès de militaires ayant un pronostic de retour au travail faible et ayant des symptômes de BSO. Le premier objectif de cette étude vise à explorer l'expérience subjective des participants et de l’intervenante responsable quant aux retombées chez les militaires de leur participation au groupe. Le deuxième objectif consiste à explorer les difficultés rencontrées, ainsi que les aspects facilitants et appréciés durant la thérapie de groupe selon les expériences vécues des participants et de l’intervenante responsable. Le dernier objectif vise à recueillir les suggestions des participants et de l’intervenante responsable de l’intervention pour améliorer le traitement. Pour répondre aux objectifs, un devis de recherche qualitatif a été utilisé, plus précisément l’étude de cas où le cas est le groupe de thérapie (Yin, 2018). Les différentes sources d’informations ont été triangulées afin d’avoir le maximum d’informations possibles et observer ainsi le phénomène sous divers angles. Un entretien semi-dirigé a été réalisé auprès de six participants, ainsi qu’auprès de l’intervenante responsable. Deux questionnaires ont aussi été administrés, soit le Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9) et l'Outcome Questionnaire (OQ-45.2). Des analyses thématiques des entretiens, ainsi que des analyses descriptives et visuelles des données quantitatives issues des questionnaires ont été effectuées. À la suite de leur participation au groupe, les militaires ont rapporté une amélioration de leurs symptômes de BSO, notamment une diminution des comportements délétères et une amélioration de leurs capacités fonctionnelles au quotidien. Ils ont apprécié les deux composantes de la thérapie, bien qu’ils aient trouvé l’activation comportementale particulièrement confrontante. Selon eux, cela les a aidés à retrouver un sentiment d’utilité et à diminuer leurs comportements d’évitement. Le niveau d’appréciation générale des participants et de l’intervenante responsable est élevé, mais quelques suggestions ont tout de même été recueillies à des fins d’amélioration. Cette étude permet de montrer les retombées positives de ce traitement et de mettre à l’avant-plan la pertinence d’un programme d’activation comportementale chez des militaires canadiens.