Mécanismes impliqués dans le développement de symptômes et troubles de santé mentale chez les athlètes universitaires

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Université de Sherbrooke

Résumé

La présente thèse par articles informe sur le rôle du stress perçu et des stresseurs dans le développement des symptômes anxieux, dépressifs, de troubles des conduites alimentaires et de consommation de substances psychoactives chez les athlètes universitaires. La première étude vise à vérifier si le niveau de participation sportive (compétitif, récréatif et absence de pratique sportive) modère les associations entre les stresseurs, le stress perçu et les symptômes de troubles de santé mentale. En 2019, 1175 personnes étudiantes de l’Université de Sherbrooke ont répondu à des questionnaires en ligne sur les stresseurs vécus au cours des 12 derniers mois, le stress perçu et les symptômes de troubles de santé mentale. Des analyses de médiation modérée ont été réalisées. Les résultats soulignent que les personnes athlètes compétitives présentent moins de symptômes anxieux et dépressifs que les non-sportives et moins de symptômes anxieux que les sportives récréatives, alors que les sportives récréatives présentent uniquement moins de symptômes dépressifs que les non-sportives. De plus, le stress perçu médie la relation entre le nombre de stresseurs vécus et les symptômes anxieux, dépressifs, de troubles alimentaires et la fréquence de consommation de drogues. Aussi, l’association entre les stresseurs académiques et le stress perçu varie selon le niveau de participation sportive, faisant en sorte que les relations entre les stresseurs académiques et les symptômes ne sont pas médiées par le stress perçu pour les personnes athlètes compétitives. Celles-ci semblent présenter un niveau de stress perçu stable, peu importe le nombre de stresseurs académiques vécus, alors que pour un nombre de stresseurs académiques comparable, les sportives récréatives et non sportives présentent une augmentation de stress plus importante. En bref, contrairement aux hypothèses avancées dans la littérature à l’idée que le sport compétitif peut être moins favorable à la santé mentale en raison de la pression de performance associée, les résultats de cette étude suggèrent qu’il serait protecteur des symptômes anxieux et dépressifs.

Pour comprendre davantage le processus par lequel les symptômes de troubles de santé mentale se développent chez les athlètes universitaires, la seconde étude vise à décrire leur évolution et les mécanismes impliqués dans leur développement, pendant la pandémie de la COVID-19. Deux cent onze athlètes universitaires ont répondu à un questionnaire en ligne à l’automne 2020, au printemps et à l’automne 2021. Des analyses de trajectoires latentes et des modèles autorégressifs croisés à intercept aléatoire ont été réalisés. Les résultats indiquent que les symptômes anxieux et dépressifs ont diminué pendant la pandémie, alors que les symptômes de consommation d’alcool problématique ont augmenté et les symptômes de troubles des conduites alimentaires n’ont pas varié significativement. Aussi, le stress perçu prédit les symptômes anxieux et dépressifs, mais n’explique pas les symptômes de consommation d’alcool problématique et explique partiellement les symptômes de troubles des conduites alimentaires. Ces derniers prédisent plutôt le stress perçu six mois plus tard. Ainsi, cette étude démontre l’importance du stress perçu dans le développement des symptômes de troubles de santé mentale. Alors que la plupart des recherches auprès de cette population pendant la pandémie étaient transversales, cette étude a permis de présenter un portrait évolutif des symptômes de troubles de santé mentale chez les athlètes universitaires, en plus de cibler des mécanismes impliqués dans leur développement. Cette thèse contribue donc à l’avancement des connaissances scientifiques et met également en lumière des cibles d’intervention (réduire les stresseurs, enseigner des stratégies de gestion du stress) pour prévenir le développement de symptômes de troubles de santé mentale chez les personnes étudiantes de niveaux sportifs différents.

Description

Mots-clés

Niveau sportif, Anxiété, Dépression, Stress, Substances, Troubles alimentaires, Anxiety, Disordered eating, Depression

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